Communiqué

Avenergy sabote la transition énergétique en usant de méthodes douteuses

28.10.2025, Justice climatique

La Suisse souhaite atteindre ses objectifs climatiques principalement à l'étranger — une stratégie de délocalisation catastrophique. Si l'on en est arrivé là, c'est surtout à cause du lobby pétrolier Avenergy Suisse. Une nouvelle enquête d'Alliance Sud révèle ses méthodes douteuses pour influencer la politique et la société.

Delia Berner
Delia Berner

Experte en politique climatique internationale

+41 31 390 93 42 delia.berner@alliancesud.ch
Avenergy sabote la transition énergétique en usant de méthodes douteuses

Même la dernière raffinerie de pétrole de Suisse, située à Crissier, a présenté son « avenir vert » aux médias. © Markus A. Jegerlehner / Keystone 

La Suisse a fixé dans la loi son objectif de zéro émission nette d'ici 2050. Elle en attend autant de la communauté internationale, comme elle le réaffirmera en novembre lors de la conférence sur le climat au Brésil (COP30). La Confédération mise néanmoins toujours davantage sur des certificats de compensation à l'étranger, acceptant ainsi que les émissions devront par la suite être réduites plus rapidement en Suisse.

Que la transition énergétique soit à ce point externalisée et retardée s’explique par une raison simple : Avenergy Suisse influence la politique climatique helvétique depuis des années par divers canaux et mesures et, depuis peu, à nouveau en tant que membre d'economiesuisse. L'auteure de l’enquête, Delia Berner, experte en politique climatique internationale chez Alliance Sud, est choquée par les méthodes diverses et opaques du lobby pétrolier, qui vont des campagnes d'image aux dons politiques et qui coûtent beaucoup d’argent. Avenergy Suisse a ainsi réussi à convaincre une majorité au Parlement de considérer l'achat de certificats à l'étranger comme équivalent aux réductions nationales, alors même que la littérature scientifique sur les marchés de compensation carbone souligne depuis des décennies que les certificats de CO2 ne peuvent pas être directement comptabilisés comme des réductions d'émissions, car ils sont très sujets aux erreurs.

« L'implication du lobby pétrolier dans le marché de la compensation contribue à maintenir les émissions nationales à un niveau bien trop élevé et la population suisse dépendante des combustibles et carburants fossiles », affirme Delia Berner. « Parallèlement, la branche, par l’intermédiaire de la fondation de compensation KliK, se targue de contribuer aux solutions mondiales contre la crise climatique. » Ce ne sera clairement pas le cas tant que la Suisse ne réduira pas ses propres émissions de CO2 au niveau national, comme le prévoit la loi sur la protection du climat. 
 

 

Pour tout complément d’information :
 

Delia Berner, experte en politique climatique internationale chez Alliance Sud, 077 432 57 46, delia.berner@alliancesud.ch
 

Marco Fähndrich, responsable de la communication chez Alliance Sud, 079 374 59 73, marco.faehndrich@alliancesud.ch