Communiqué

La Suisse vit aux dépens du monde

06.04.2022, Agenda 2030

Dans son rapport publié aujourd'hui, la Plateforme Agenda 2030 constate que la Suisse n'est pas en route pour un monde durable. Elle demande davantage de leadership au Conseil fédéral pour effectuer les transformations nécessaires.

Dominik Gross
Dominik Gross

Expert en politique fiscale et financière

+41 31 390 93 35 dominik.gross@alliancesud.ch
Laura Ebneter
Laura Ebneter

Experte en coopération internationale

+41 31 390 93 32 laura.ebneter@alliancesud.ch
La Suisse vit aux dépens du monde

© Silvia Rohrbach / Plattform Agenda 2030

Dans son rapport publié aujourd'hui, la Plateforme Agenda 2030 constate que la Suisse n'est pas en route pour un monde durable. Elle demande davantage de leadership au Conseil fédéral pour effectuer les transformations nécessaires, afin de réduire de moitié la pauvreté, de préserver le climat et les droits humains comme de rendre la place financière responsable.

Sept ans après l'adoption de l'Agenda 2030 pour le développement durable à New York, la Plateforme suisse Agenda 2030 - qui regroupe plus de 50 organisations actives en faveur de l'environnement, de la coopération internationale, des droits humains, de l'économie durable, du genre, de la paix, du logement et du travail - dresse un bilan : la Suisse n'est pas en voie d'atteindre les 17 objectifs de durabilité (ODD). Nous vivons aux dépens du reste du monde, mais le Conseil fédéral n'a présenté jusqu'à présent aucune stratégie pour maîtriser la transformation indispensable vers une économie qui respecte les limites planétaires. Dans le monde et en Suisse, des personnes sont empêchées d’exercer leurs droits fondamentaux; la faim et la pauvreté augmentent.

Pour réaliser les 17 ODD, il faut aligner clairement toutes les politiques publiques sur les objectifs et l'ambition de l'Agenda 2030. Nous demandons des mesures efficientes pour combler rapidement les déficits identifiés. Il s'agit notamment d'élaborer une stratégie montrant comment réduire de moitié la pauvreté d'ici 2030 en Suisse ; ou encore de publier un plan d'action pour la biodiversité, qui mette à disposition des moyens suffisants pour stopper la perte des espèces naturelles. Il importe aussi d'imposer des conditions au marché financier, afin que les investissements contribuent à préserver le climat et les droits humains, ainsi qu’à renforcer l'engagement contre la militarisation et pour la sécurité humaine.

La Plateforme Agenda 2030 demande davantage d’ascendant au Conseil fédéral pour la durabilité. Il doit avoir le courage de développer des solutions réellement transformatrices. Il ne suffit pas de couvrir le business as usual d'une parure colorée d’ODD par des adaptations cosmétiques. Ce qu'il faut, c'est un changement véritable vers une société durable.

La Plateforme Agenda 2030 présente le rapport de la société civile au Forum politique de haut niveau de l'ONU, qui a lieu du 5 au 15 juillet. Elle confronte ainsi ses propres analyses et recommandations d'action au rapport national officiel de la Suisse, que le conseiller fédéral Ignazio Cassis présentera au Forum le 12 juillet à New York. Nous invitons le Conseil fédéral à collaborer avec nous en vue de réviser la Stratégie nationale de développement durable à l'horizon 2030 et le plan d'action qui l'accompagne.

 

Le rapport de la société civile est à disposition en ligne pour téléchargement.

Des photos peuvent être téléchargées sous ce lien.

Article, Global

Spillovers : le rôle peu glorieux de la Suisse

17.03.2022, Agenda 2030

Pollution de l'environnement, exportations d'armes, évasion fiscale : les retombées négatives que la Suisse occasionne à l’étranger sont nombreuses et sapent les efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable, écrit Laura Ebneter.

 

Laura Ebneter
Laura Ebneter

Experte en coopération internationale

Spillovers : le rôle peu glorieux de la Suisse

International Spillover Index : la Suisse est mal classée
© Sustainable Development Report 2021

Ces dernières années, les échanges mondialisés de biens, de capitaux et d'informations ont augmenté de manière exponentielle. Ils attestent systématiquement que des décisions soi-disant locales peuvent avoir des répercussions à l’échelle planétaire. La consommation en Suisse tout au long de l’année de tomates, de concombres et d'aubergines influence par exemple directement le potager de l'Europe, dans le sud désertique de l'Espagne, où des aliments sont produits dans des conditions problématiques, à grand renfort d’eaux souterraines et de pesticides. Ces effets dits d’externalité territoriale ou de débordement (« spillovers ») se manifestent lorsque des actions spécifiques dans un pays ont des conséquences négatives pour d’autres nations et les empêchent de surcroît d'atteindre les objectifs de durabilité.

Formulant dix-sept objectifs de développement durable, l’Agenda 2030 de l'ONU tente de tenir compte de ces effets. Dans le monde interdépendant et interconnecté que nous connaissons, tous les États membres de l'ONU se sont engagés, en 2015, à mettre en œuvre l'Agenda 2030. Comment les mises en œuvre nationales de l'agenda sont-elles réalisables dans un monde globalisé ? Impossible à cet égard de passer à côté des effets d’externalité territoriale.

Publié chaque année par des auteurs réunis autour de l'économiste américain Jeffrey D. Sachs, le Sustainable Development Report (SDR) évalue les 193 États membres de l'ONU en fonction des retombées négatives qu’ils provoquent à l’étranger. Ces dernières sont réparties en trois domaines : effets écologiques et sociaux du commerce, économie et flux financiers, ainsi que promotion de la paix et sécurité. Dans la récente évaluation de 2021, la Suisse occupe une peu glorieuse 161e place. Seuls les Émirats arabes unis, le Luxembourg, la Guyane et Singapour sont moins bien notés en termes d'effets de débordement. En comparaison européenne, la Suisse se situe à la 30e place sur 31. Comment se peut-il que notre pays, soi-disant élève modèle, s’en sorte aussi mal ?

Effets écologiques et sociaux du commerce

Les retombées négatives à l’étranger dans le domaine du commerce englobent les conséquences internationales liées à l'utilisation des ressources naturelles, à la pollution de l'environnement et aux effets sociaux générés par la consommation de biens et de services. La Suisse obtient de très mauvais résultats en termes d’importation d'eau virtuelle, d'azote, de dioxyde d'azote et de dioxyde de carbone. Sa note est très mauvaise aussi s’agissant de la mise en péril de la biodiversité dans les écosystèmes. En partie invisibles, ces sous-produits sont générés tout au long de la chaîne de création de valeur : lors de la production et de l'utilisation de pesticides et d'engrais chimiques, de l'irrigation, de l'utilisation de moteurs à combustion pour la production et le transport notamment. Quiconque met en doute ces chiffres internationaux peut en outre se référer au monitorage national MONET 2030 de l'Office fédéral de la statistique. Ce suivi ne prévoit pas non plus de réduction de l’empreinte matérielle élevée ou de l’empreinte gaz à effet de serre de la Suisse.

Il est évident que les petits pays pauvres en ressources dépendent des biens et des services provenant de l'étranger. Il est donc d'autant plus crucial d'organiser ces relations commerciales de manière durable. La réponse du Conseil fédéral à une interpellation du conseiller national Roland Fischer (PVL) sur la diminution des externalités négatives de la Suisse laisse à désirer tout comme la réduction de son empreinte : selon le Conseil fédéral, notre pays s'engage pour que l'ONU se fixe des objectifs ambitieux pour des modèles de consommation et de production durables. Et notre pays encourage l'économie circulaire, pour laquelle des mesures seront élaborées d'ici fin 2022. Reste à savoir si ces mesures contribueront à une réduction significative de l'empreinte matérielle et de l'empreinte gaz à effet de serre de la Suisse.

Les efforts internationaux visant à garantir des chaînes de création de valeur durables sont de loin plus prometteurs. La résolution récemment adoptée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU doit consacrer le droit fondamental à un environnement sûr, propre, sain et durable (cf. l’article dans global #82). La France et l'Allemagne déploient des efforts similaires avec, respectivement, la loi relative au devoir de vigilance et la loi sur les chaînes d'approvisionnement. En comparaison, on voit bien ce que le contre-projet à l'initiative pour des multinationales responsables parvient réellement à « produire » : d’insignifiantes brochures sur papier glacé, rédigées par les départements marketing des grandes entreprises multinationales.

Économie et flux financiers

Dans le domaine de l'économie et des flux financiers, la Suisse obtient de mauvaises à très mauvaises notes pour les quatre indicateurs. On voit bien le problème : avec 0,48 % du revenu national brut, les dépenses publiques consacrées au développement sont toujours inférieures aux 0,7 % inscrits dans l'Agenda 2030. La place financière suisse reste un paradis pour les réfugiés fiscaux. L’échange automatique d'informations sur les comptes financiers n'est que partiellement garanti. Et pour finir, les multinationales peuvent toujours pratiquer l'optimisation fiscale en Suisse, au détriment des plus pauvres. Sans mesures concrètes contre les pratiques de fraude fiscale et les transferts de bénéfices des entreprises vers des zones à faible imposition, la Suisse ne s’acquittera pas de ses responsabilités envers les pays pauvres.

Promotion de la paix et sécurité

Le troisième domaine, celui de la promotion de la paix et de la sécurité, inclut les conséquences négatives et déstabilisantes que les exportations d'armes peuvent avoir sur les pays pauvres. Ici encore, les exportations d’armes de la Suisse lui valent un très mauvais résultat. Depuis la publication du SDR, un premier pas a toutefois été fait dans la bonne direction : le contre-projet à l'initiative correctrice garantit qu'aucun matériel de guerre ne sera exporté vers des pays en proie à une guerre civile ou dans lesquels les droits de l'homme sont systématiquement et gravement violés. La réglementation des exportations est enracinée au niveau de la loi et confie ainsi à la population et au Parlement le contrôle démocratique nécessaire sur les livraisons de matériel de guerre.

Le rôle en vue de la petite Suisse

Le Sustainable Development Report est régulièrement critiqué pour ses données insuffisantes et lacunaires, ainsi que pour le choix de ses indicateurs. Mais ces critiques ne doivent pas occulter la responsabilité globale de la politique menée par la Suisse, de son économie et de sa population. Que les décisions politiques prises par notre pays contribuent à un développement durable global et n'entraînent pas de pollution des eaux, de pauvreté ou de déplacements de populations est notre affaire à tous. Car les externalités négatives des pays riches de l'OCDE n'ont pas seulement un impact sur les autres pays : elles sapent aussi les efforts internationaux visant à atteindre les objectifs de l'Agenda 2030.

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Communiqué

Agenda 2030 : Enfin passer aux actes !

06.06.2019, Agenda 2030

Il faut que Cantons et Confédération inscrivent clairement leurs actions dans la durabilité, si la Suisse veut appliquer l’Agenda 2030 des Nations Unies. La plate-forme de la société civile Agenda 2030 formule des attentes et se réorganise.

Agenda 2030 : Enfin passer aux actes !

Communiqué

Il faut réaliser l'Agenda 2030 sans attendre !

24.09.2020, Agenda 2030

Cinq ans après son adoption, la Suisse n'a toujours pas de stratégie pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable. Dans un appel au Conseil fédéral, la plate-forme Agenda 2030 demande que les ODD soient mis en œuvre sans attendre.

Il faut réaliser l'Agenda 2030 sans attendre !

Communiqué

Une timide acceptation du développement durable

04.11.2020, Agenda 2030

La stratégie de la Suisse pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) de l'Agenda 2030 de l’ONU se contente de belles paroles, en rien contraignantes cependant.

Une timide acceptation du développement durable

Communiqué

Longtemps attendue mais guère meilleure

24.06.2021, Agenda 2030

Le Conseil fédéral publie aujourd’hui sa Stratégie de développement durable 2030, retardée de 18 mois. Amélioré sur quelques points, le document n’est malheureusement toujours pas à hauteur des ambitions de l’Agenda mondial 2030.

Longtemps attendue mais guère meilleure

Article

Des pistes pour l’alimentation de demain

14.02.2023, Agenda 2030

Lors du Sommet Suisse sur le Système Alimentaire organisé début février 2023 à Berne, la science et une assemblée citoyenne ont présenté les mesures qu’elles préconisent pour parvenir à un système alimentaire durable.

Des pistes pour l’alimentation de demain

La science et la population ont fait leur travail : c'est maintenant au monde politique d'agir.
© Caroline Krajcir / Ernährungszukunft Schweiz

En Suisse, la politique agricole semblait être au point mort. Après des initiatives populaires controversées et l’échec de la nouvelle politique agricole devant le Parlement, l'impulsion pour une nouvelle politique alimentaire vient de la société civile et de la science. Lors du premier Sommet Suisse sur le Système Alimentaire, l’une et l’autre ont formulé des propositions qui tracent des pistes vers un avenir alimentaire durable.

L'accent a été consciemment déplacé de l'agriculture vers les systèmes alimentaires. Les agricultrices et agriculteurs ne sont en effet pas les seuls à devoir prendre soin du sol, de l'eau et de l'air : tous les acteurs, de la mise en culture à la consommation en passant par la transformation et la distribution, sont appelés à agir.

Les éléments d'une politique alimentaire durable sont clairs depuis longtemps : la consommation de viande, de produits laitiers et de sucre doit être réduite de moitié au moins afin de préserver la santé de l’humanité et de la planète. De même, nous ne pouvons plus nous permettre le gaspillage de près d’un tiers des aliments (food waste).

L’assemblée citoyenne au banc d’essai

D'autres solutions proposées polarisent davantage. Comment réussir à mettre en place des processus de décision démocratiques et inclusifs dans un délai raisonnable, vu l'urgence de la situation ? Avec l’Assemblée Citoyenne pour une Politique Alimentaire, un projet de la société civile montre de manière innovante comment remédier à une situation bloquée. 85 personnes résidant en Suisse, représentatives de la population suisse, se sont réunies à 11 reprises en l’espace de six mois pour discuter d'une politique alimentaire globale pour la Suisse. Le processus met en évidence des recommandations susceptibles de réunir une majorité au sein d'une population informée.

En parallèle, un comité scientifique a identifié les mesures les plus urgentes et cherché à savoir quels leviers devaient être actionnés pour atteindre les objectifs sociaux. Les recommandations issues des deux processus présentent un fort degré de concordance. Elles ne sont pas dictées par des intérêts politiques partisans, mais se fondent sur des faits et sur une discussion approfondie avec d'autres groupes d'intérêts dans un espace protégé.

Aborder la transformation de manière globale

Les discussions et les contributions au Sommet sur le Système Alimentaire signalent sans équivoque qu'il est nécessaire d'avoir une vision globale de la politique alimentaire. Les mesures individuelles font des perdants et des gagnants. Une transformation équitable doit réussir, dans le cadre d'un paquet global, à offrir des perspectives aux perdants potentiels, afin qu'ils puissent eux aussi envisager un avenir riche de sens. Par exemple, la réduction de moitié de la consommation de viande menace les agricultrices et agriculteurs qui ont fondé leur existence sur la production carnée. Comment forger des perspectives assurant des revenus ? Quel rôle joueront-elles dans le système alimentaire de demain ?

Des systèmes alimentaires équitables doivent aussi tenir compte des répercussions au-delà des frontières nationales. Ainsi, près de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, et 800 millions d'autres sont mal nourries, ce qui signifie qu'elles peuvent certes couvrir leurs besoins en calories, mais pas ceux en nutriments essentiels. Une politique alimentaire mondiale reflète le rôle de la Suisse et les répercussions de nos actions et de notre consommation à l'étranger.

La balle est désormais dans le camp des politiques

Le Sommet sur le Système Alimentaire a été l’occasion pour les représentantes et représentants de l’Assemblée citoyenne et du comité scientifique de remettre leurs recommandations au conseiller fédéral Guy Parmelin et aux partis représentés au Parlement. La balle est désormais dans le camp des politiques institutionnels. À eux d’élaborer une nouvelle politique alimentaire ambitieuse. L’unanimité régnait sur le fait qu’il est impensable de continuer comme nous l’avons fait jusqu’ici. Plus vite nous agirons, mieux cela vaudra. Négocier avec les limites de la planète et les points de bascule négatifs en matière de climat ou de biodiversité est exclu. À nous d'engager la transformation. Sans plus attendre.

Alliance Sud et la plateforme Agenda 2030 ont représenté la thématique de la justice mondiale dans le processus.

Liens :
Informations sur le Sommet sur le Système Alimentaire, recommandations de l’Assemblée citoyenne et du comité scientifique : https://sdsn.ch/fr/anlass/ernaehrungssystem-gipfel/

En bref : Agenda 2030 et systèmes alimentaires

Communiqué

Responsabilité des multinationales: loi européenne

23.02.2022, Responsabilité des entreprises

La Commission européenne a présenté aujourd’hui à Bruxelles un projet de loi sur la responsabilité des multinationales à l’échelle de l’UE. Le texte contraint les multinationales à respecter les droits humains et l’environnement et contient des règles de responsabilité civile ainsi que des sanctions en cas d’infraction, comme le proposait l’initiative pour des multinationales responsables. Le Conseil fédéral doit maintenant tenir sa promesse faite lors de la campagne de votation et veiller à ce que la Suisse ne soit pas bientôt le seul pays d’Europe sans responsabilité des multinationales.

Responsabilité des multinationales: loi européenne

© Schmuttel / pixelio.de

Article

« Les inégalités sont enracinées dans le système »

21.06.2021, Finances et fiscalité, Agenda 2030

Stefano Zamagni, professeur d'économie italien et président de l'Académie pontificale des sciences sociales, explique dans une interview pourquoi un nouveau départ avec l'économie civile ne peut plus être reporté.

« Les inégalités sont enracinées dans le système »

En 2009, Stefano Zamagni (à droite) et plusieurs cardinaux présentent l'encyclique papale « Caritas in Veritate » : elle appelle les milieux économiques à prendre les besoins des plus pauvres en compte.
© Vincenzo Pinto / AFP210

Responsabilité des entreprises

Responsabilité des entreprises

De nombreux pays européens connaissent déjà des lois obligeant les entreprises à respecter les droits humains et les normes environnementales internationales dans leurs opérations à l’étranger. L'UE prévoit également une loi sur la responsabilité des entreprises. La Suisse deviendra ainsi bientôt le seul pays d'Europe à ne pas obliger ses entreprises à se montrer responsables.

De quoi s’agit-il ?

De quoi s’agit-il ?

Ces dernières années, la tendance est clairement à l'application contrai-gnante des Principes directeurs de l'ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme et des Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales. De nombreux pays européens ont déjà adopté des lois obligeant les entreprises à respecter les droits humains et les normes environnementales internationales dans leurs opérations à l'étranger. Au niveau de l'UE, un processus législatif est actuellement en cours pour une loi sur la responsabilité des entreprises à l'échelle euro-péenne. On s'attend à ce que cette loi entre en vigueur au printemps 2024.

Avec son contre-projet minimal et inefficace à l'initiative sur des multinationales responsables, la Suisse est de plus en plus à la traîne. C'est pour-quoi la société civile suisse maintient la pression pour que le Conseil fédéral et le Parlement adoptent au plus vite une législation suisse conforme aux normes de l'UE.