Communiqué

Les dépenses de développement en chute libre

16.04.2025, Financement du développement

Une fois de plus, la Suisse est loin d'atteindre l'objectif convenu au plan international de 0,7 % du revenu national brut (RNB) pour la coopération au développement. Les chiffres publiés aujourd'hui par l'OCDE sur l’aide publique au développement (APD) montrent qu'en 2024, la Suisse n'aura consacré que 0,51 % de son RNB à la coopération au développement, soit 14,9 % de moins que l'année précédente. Avec les coupes décidées en décembre 2024, un nouveau recul se profile.

 Les dépenses de développement en chute libre

Image symbolique © Keystone

Comme les années précédentes, la Suisse n'a pas respecté ses engagements internationaux l'an dernier et se classe au 8e rang des pays donateurs de l'OCDE avec 0,51 % de son RNB. En excluant les dépenses d'asile en Suisse, qui peuvent également figurer dans l'APD pour des raisons incompréhensibles, ses dépenses de développement ne s'élèvent qu'à 0,38 %. Ainsi, les dépenses d'asile en Suisse ne représentent pas moins de 25 % des dépenses de développement comptabilisées par notre pays.

La réduction de 14,9 % des dépenses de développement par rapport à l'année précédente va également à l’encontre de l'opinion de la population suisse. Selon un sondage représentatif de l’EPFZ publié aujourd'hui, près de 80 % de la population helvétique souhaite que les dépenses de développement restent stables ou augmentent.

La décision du Parlement de comprimer les dépenses de développement de 110 millions de francs en 2025 et de 321 millions pour les années 2026-2028 n'affecte pas encore les statistiques de l'OCDE. On peut donc supposer que la position de la Suisse continuera à se détériorer, et ce dans un contexte où tout a changé. Depuis l'investiture de Donald Trump, le multilatéralisme et, par conséquent, la Genève internationale ont été durement ébranlés. De plus, le démantèlement de l'USAID a des conséquences dramatiques partout sur la planète.

« Dans ce contexte mondial bouleversé, la Suisse devrait se positionner clairement et se ranger du côté du multilatéralisme, de la démocratie et des droits humains », souligne Kristina Lanz, experte en coopération internationale chez Alliance Sud. Cela implique également un soutien généreux aux organisations internationales basées à Genève, ainsi qu'un développement axé sur l'avenir du financement du développement et du financement international dans le domaine du climat. La 4e Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se tiendra à Séville du 30 juin au 3 juillet, offre une excellente occasion en ce sens.

Des investissements supplémentaires sont possibles

Même si le Conseil fédéral le nie sans cesse, la Suisse peut se permettre d'investir davantage dans la coopération internationale : d'une part, la Confédération aurait de nombreuses possibilités de générer des recettes supplémentaires, du moins à moyen et long terme, et d'autre part, la Suisse n'a aucune raison de faire des économies. « La dette publique extrêmement faible et en baisse de la Suisse permet aussi des investissements supplémentaires à court terme », affirme Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud. Selon une étude de Cédric Tille, professeur d'économie internationale à l'Institut de hautes études internationales et du développement de Genève, un desserrement du frein à l'endettement permettrait de disposer d'au moins 15 milliards de francs pour des dépenses supplémentaires d'ici 2030, et même de 25 milliards d'ici 2050. Et ce, sans que le taux d'endettement extrêmement faible de la Suisse n'augmente.

 

Informations complémentaires :
Kristina Lanz, experte en coopération internationale, tél. +41 31 390 93 40, kristina.lanz@alliancesud.ch
Andreas Missbach, directeur, tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch

Infografik

Communiqué

Renouveler le financement de l’UNRWA pour pérenniser le cessez-le-feu

13.02.2025, Coopération internationale, Financement du développement

À quatre jours de la réunion de la Commission de politique extérieure du Conseil des États (CPE-E), une dizaine d’organisations réaffirment la nécessité absolue de maintenir le financement de l’UNRWA pour pérenniser l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Les organisations remettent une lettre à la CPE lors d'une action pour appeler la Suisse à demeurer fidèle à sa tradition humanitaire.

Laura Ebneter
Laura Ebneter

Experte en coopération internationale

+41 31 390 93 32 laura.ebneter@alliancesud.ch
Renouveler le financement de l’UNRWA pour pérenniser le cessez-le-feu

Remise de la lettre à la porte de la Chancellerie fédérale. © Luisa Baumgartner / Alliance Sud

L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a procédé dès la fin janvier à l’évacuation de son siège dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, et au redéploiement temporaire de son personnel international en Jordanie. Cette mesure fait suite à l’adoption par le Parlement israélien d’une loi inédite et contraire au droit international, interdisant la présence de l’UNRWA en Israël, ainsi qu’à Jérusalem-Est, que le pays occupe depuis 1967.

« La loi israélienne entre en vigueur à un moment où l'aide humanitaire est plus que jamais nécessaire. La vie, la santé et le bien-être de millions de Palestinien·ne·s sont en danger. La Suisse doit demander au gouvernement israélien de permettre à l'UNRWA d'exercer sur l'ensemble du Territoire palestinien occupé, tout en poursuivant son soutien financier à l'agence onusienne », déclare Michael Ineichen, responsable de plaidoyer à Amnesty Suisse.

Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à Gaza, l’UNRWA a acheminé 60 % de toute l’aide humanitaire parvenue dans le Territoire palestinien occupé. Elle y demeure le plus important acteur humanitaire. Seule l’agence onusienne dispose du réseau nécessaire pour délivrer des services tels que des abris d’urgence, des infrastructures d’assainissement, des soins et du matériel médical, et assurer la distribution de nourriture et d’eau. Le succès du cessez-le-feu dépend de cette aide essentielle.

Depuis l’arrêt de la Cour internationale de justice de janvier 2024, la Suisse a plus particulièrement l'obligation de prendre des mesures pour éviter un génocide et assurer une aide humanitaire à la population civile de Gaza. En tant qu’État dépositaire des Conventions de Genève, elle organise en outre une conférence des États parties aux Conventions de Genève dans le but de renforcer la protection de la population palestinienne. Une raison de plus de s’engager pleinement en faveur des droits humains des Palestinien·ne·s, notamment en contribuant à la livraison de biens et services de première nécessité.

« Amnesty International appelle donc la CPE à autoriser la poursuite du soutien à l’UNRWA. Une interruption de son financement serait en contradiction avec les engagements internationaux de la Suisse et saperait les efforts de paix et de stabilité dans la région. Le soutien de notre pays est d'autant plus nécessaire après la décision du président américain Trump de mettre fin au financement de l’agence onusienne », conclut Michael Ineichen.

Les organisations suivantes ont signé la lettre ouverte à la CPE-E : Alliance Sud, Forum pour les droits humains en Israël/Palestine, Frieda – L’ONG féministe pour la paix, Association Suisse-Palestine, Groupe pour une Suisse sans armée GSsA, Ina autra senda - Swiss Friends of Combatants for Peace, Jüdische Stimme für Demokratie und Gerechtigkeit in Israel/Palästina JVJP, Médecins du Monde Suisse, medico international suisse, Palestine Solidarity Switzerland, Peace Watch Switzerland

En avril 2024 déjà, les organisations porteuses de la lettre remise aujourd’hui à la CPE ont déposé une pétition pour un cessez-le-feu et la poursuite du financement de l'UNRWA au Conseil fédéral et au Parlement munie de plus de 45 000 signatures. En octobre, certaines de ces organisations ont exposé les conséquences d'un retrait suisse du soutien à l'UNRWA dans une lettre ouverte à la même commission.

 

Communiqué

Coopération au développement : nul ne peut faire aussi bien avec moins

29.01.2025, Coopération internationale, Financement du développement

La DDC et le SECO ont fait savoir aujourd'hui comment ils allaient appliquer les coupes dans la coopération internationale décidées par le Parlement. Les conséquences dramatiques pour les populations dans les pays et les programmes concernés sont minimisées.

Coopération au développement : nul ne peut faire aussi bien avec moins

Malgré la situation politique incertaine et les inondations dangereuses, la suppression du programme de développement bilatéral au Bangladesh est notamment justifiée par les « besoins réels sur place ». © Keystone / EPA / STR

Pour éviter tout malentendu : la responsabilité des coupes de 110 millions de francs dans le budget 2025 et de 321 millions dans le plan financier des années à venir est entièrement imputable à la majorité bourgeoise du Parlement qui a pris ces décisions. En revanche, l'affirmation selon laquelle « en établis­sant des priorités de manière ciblée, il sera tout de même possible de maintenir dans une large mesure les effets attendus de la coopération internationale (CI) » donne un mauvais signal. La coopération au développement qui peut être menée malgré les restrictions budgétaires reste certes efficace. Mais il est tout aussi clair que l'on ne peut pas faire autant avec 110 millions de moins. Et il est évident que ce sont les populations du Sud global qui en subiront concrètement les conséquences si des projets à succès doivent être interrompus.

Les « besoins sur place » n'ont à coup sûr pas diminué au Bangladesh et en Zambie, deux pays dans lesquels les programmes de la DDC doivent être abandonnés. Le Bangladesh connaît une situation d'insécurité politique qui affecte l'industrie textile, centrale pour le pays. La Zambie souffre d'une crise de la dette. Selon le Fonds monétaire international, il existe toujours « (a) high risk of overall and external debt distress ». Cela s'explique aussi par le fait que le pays a souffert et souffre encore de l'évasion fiscale agressive de groupes étrangers. Glencore, par exemple, n'a jamais payé d'impôts sur les bénéfices en Zambie, même lorsque les prix du cuivre y atteignaient des sommets. Les deux pays sont en outre particulièrement touchés par la crise climatique, qui menace les avancées antérieures en matière de développement. Le Bangladesh à cause des tempêtes et de l'élévation du niveau de la mer et la Zambie parce que la production d'électricité a fortement reculé, le débit des rivières étant bien moindre.

Au plan multilatéral également, les réductions ne peuvent pas être ignorées sans conséquences. Les paiements à ONUSIDA sont par exemple suspendus. Or, le sida reste l'une des principales causes de mortalité en Afrique et près d'un cinquième des patientes et des patients africains atteints du VIH ne reçoivent toujours pas les médicaments qui pourraient les sauver. D’autres « coupes transversales » sont également prévues et les contributions de base des ONG sont concernées, même si le conseiller fédéral Cassis a déclaré l'été dernier au Parlement que ces organisations partenaires contribuent à la mise en œuvre de la stratégie de la CI à moindre coût. En clair, cela signifie concrètement que les familles paysannes n'ont pas d'approvisionnement en eau sûr pour lutter contre la crise climatique, que les jeunes n'ont pas de place de formation et que davantage d'enfants se couchent le ventre vide. Il ne s'agit pas de rassurer les responsables des coupes budgétaires, mais de les obliger à regarder cette réalité en face.

Pour plus d’informations :

Andreas Missbach, directeur, Alliance Sud, tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch

Commentaire

Le budget de la coopération internationale sort du cadre

19.12.2024, Financement du développement

La session d'hiver s'achève avec des coupes de millions dans l'enveloppe financière 2025-2028 (-151 millions de CHF) et dans le budget 2025 (-110 millions) de la coopération au développement. Les décisions du Parlement auront des conséquences dramatiques pour les pays les plus pauvres et ont été marquées par de nombreux arguments erronés, critique Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud.

Le budget de la coopération internationale sort du cadre

© Services parlementaires / Tim Loosli

Le marchandage pour l'armée a été marqué par des chiffres librement interprétés, des arguments erronés et une astuce procédurale. Pendant quelques minutes, le 9 décembre, les deux Chambres s'étaient prononcées contre des coupes dans les enveloppes financières de la stratégie de la CI 2025-2028. Le Conseil national, soutenu par la majorité du centre, avait suivi le Conseil des États par 95 voix contre 94 et rejeté toutes les coupes. Mais il s'est alors passé quelque chose qui ne s'était jamais produit auparavant : le frein aux dépenses n'a pas été levé. En effet, pour les décisions budgétaires de plus de 20 millions, le Parlement doit toujours le lever par une décision séparée, normalement une affaire de routine. Cette décision est en outre soumise à la majorité absolue, ce qui signifie qu'il faut 101 voix au Conseil national, les abstentions comptant comme des « non ». Il n'a manqué que deux voix. Cela a donné au PLR la possibilité de présenter une nouvelle fois des propositions de réduction. Celles-ci n'ont été acceptées qu'avec la voix prépondérante de la présidente du PLR au Conseil national, à savoir par 96 voix contre 95.

Outre les 151 millions de la coopération bilatérale au développement de la Direction du développe-ment et de la coopération (DDC), c'est précisément l'aide humanitaire pour l'Ukraine qui devrait être mise à mal (-200 millions). Et ce, alors que les bourgeois n'avaient cessé de répéter lors des débats qu'ils n'étaient pas sans cœur et n'allaient certainement pas économiser sur l'aide humanitaire. Le Conseil des États a corrigé la demande en la ramenant aux -151 millions de la DDC et a ainsi évité à la Suisse un embarras total et des chambres froides en Ukraine.

D'une manière générale, les faits n'ont joué aucun rôle dans le débat. Par exemple, l'efficacité scientifiquement prouvée de la coopération au développement ou le fait qu'il n'existe aucun domaine de l'administration fédérale plus évalué et où règne une plus grande transparence, et où l'on sait donc très précisément « ce qui se passe avec tout l'argent à l'étranger ». On a également jonglé avec des chiffres inventés de toutes pièces sur la coopération internationale (CI) – il pouvait arriver qu'il y ait deux tiers de trop. L'affirmation souvent entendue selon laquelle l'armée aurait été affamée « au cours des dernières années » au profit de la CI est tout aussi dénuée de fondement. Pourtant, depuis 2015, la croissance de la CI a toujours été inférieure (1,7% en moyenne) à la croissance du budget fédéral (2,6%), alors que la croissance des dépenses de l'armée était déjà nettement supérieure (3,9%). La faim a un visage différent et se produit ailleurs.

Le fait que le budget (contraignant) de la CI pour 2025 ait été négocié en même temps que l'enveloppe financière 2025-2028 n'a pas aidé. Pour l'année prochaine, la coopération internationale sera réduite de 110 millions de francs. Cela montre clairement que les enveloppes financières ne sont que le cadre dans lequel les parlementaires peuvent se présenter sous un meilleur jour (ou sous un jour moins mauvais). En effet, le budget a également été réduit dans la CI multilatérale et la coopération au développement du SECO, qui avaient été épargnées dans l'enveloppe financière. Quant à la DDC, elle dispose de moins d'argent que ne le laissait espérer l'enveloppe 2025-28.

Les 30 millions de francs qui manquent à l'aide multilatérale correspondent à peu près à l'ensemble de l'engagement de la Suisse dans la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria. L'argent qui manque à la coopération bilatérale signifie concrètement que moins d'élèves pourront être scolarisés dans les camps de réfugiés, que des familles paysannes ne disposeront pas d'un approvisionnement en eau sûr pour lutter contre la crise climatique, que de nombreux jeunes n'auront pas de place de formation et que davantage d'enfants iront se coucher le ventre vide. Noël a un autre visage.

Pour plus d'informations :
Andreas Missbach, directeur, Alliance Sud, tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch

Communiqué

Budget 2025 : Hunger Games au Palais fédéral

04.12.2024, Coopération internationale, Financement du développement

Aujourd’hui, le Conseil national a décidé d'économiser un total de 250 millions de francs dans le budget 2025 sur le dos des plus pauvres. Cette décision grave privera des millions de personnes de leurs bases d’existence. Il ne faut pas qu’elle se répète demain dans le cadre de la stratégie de coopération internationale (CI).

Budget 2025 : Hunger Games au Palais fédéral

Le discours sur l'austérité éclipse tout : le Conseil national décide des coupes dans la coopération internationale, avec de graves conséquences pour les personnes dans les pays les plus pauvres.
© KEYSTONE / Alessandro della Valle

Le Conseil national débattra jeudi de la stratégie CI 2025-2028. À son conseil, la commission des finances propose des coupes d'un montant total d'un milliard de francs. Et ce, même s’il manque déjà 1,5 milliard de francs pour le Sud global en raison du financement de l'Ukraine.

Une réduction des crédits d'engagement d'un montant d'un milliard de francs, combinée à la réallocation déjà décidée pour l'Ukraine, aurait par exemple pour conséquence1

… de priver plus de 60 000 personnes de formation professionnelle et, de cette manière, d’une perspective de vie autonome.

… de priver plus de 19 000 PME d’un capital de démarrage, ce qui fragiliserait l'économie locale.

Pour le développement humain, cela signifierait

… que plus de 120 000 enfants en situation d'urgence ne recevraient plus d'éducation de base.

… que plus de 670 000 personnes auraient moins accès à un approvisionnement en eau potable à un prix abordable.

… que près de 160 000 accouchements ne pourraient plus être effectués par du personnel de santé qualifié. Il en résulterait une augmentation de la mortalité infantile et maternelle.

… que plus de 910 000 personnes de moins pourraient s'adapter aux conséquences du changement climatique, ce qui entraînerait une augmentation de la pauvreté, de la faim et de la migration.

Pour Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement, le Conseil national franchit une ligne rouge par cette décision budgétaire : « Seule la mise en œuvre des propositions du Conseil fédéral au cours de la session d'hiver concernant les crédits d'engagement de la stratégie CI 2025 – 2028 et le budget 2025 permettra d'offrir des perspectives d'avenir aux populations des pays les plus pauvres et de sauver des vies d'enfants, de mères et de malades. »

 

Pour de plus amples informations :

Andreas Missbach, directeur, Alliance Sud,
tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch

Isolda Agazzi, responsable média pour la Suisse romande, Alliance Sud,
tél. +41 22 901 07 82, isolda.agazzi@alliancesud.ch

 

1 Ces calculs se fondent sur le tableau des résultats 2020-2022 obtenus grâce à l'aide humanitaire, la coopération au développement et la coopération économique au développement, voir Stratégie CI 2025 - 2028, p. 12.

Communiqué

Budget 2025 : politique financière sur le dos des plus pauvres

13.11.2024, Financement du développement

Dans le cadre du budget 2025, la Commission des finances du Conseil national entend économiser 250 millions au total dans la coopération internationale (CI). Conjuguée avec la redistribution déjà prévue des fonds à l'Ukraine, cette mesure aurait pour conséquence de retirer un quart des ressources des programmes et projets existants.

Budget 2025 : politique financière sur le dos des plus pauvres

Sarah Wyss, conseillère nationale PS et présidente de la commission des finances du Conseil national, informe les médias des décisions de la commission en compagnie du vice-président de la commission, le conseiller national UDC Jacquet Nicolet. © Keystone / Anthony Anex

La semaine dernière encore, la Commission de politique extérieure du Conseil national s'était clairement prononcée contre des coupes dans les crédits d'engagement de la stratégie de coopération internationale 2025-2028. La Commission des finances s'est à nouveau écartée de cette ligne ; elle soutient des coupes de 250 millions de francs dans le budget 2025. Et ce, même si les crédits d'engagement de la stratégie CI 2025-2028 doivent déjà absorber le financement au bénéfice de l'Ukraine, à hauteur de 1,5 milliard de francs.

Pour Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement, la décision de la commission envoie un signal fatal. « Toute réduction supplémentaire sur le dos des plus pauvres remet en question la coopération internationale éprouvée de la Suisse. » Dans son rapport, la commission d'experts Gaillard conclut également que, « en ce qui concerne la coopération internationale, il a déjà fallu effectuer des réductions importantes dans l’aide au développement afin de compenser les fonds supplémentaires prévus par le Conseil fédéral au bénéfice de l’Ukraine ».

Pour de plus amples informations :

Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud,
tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch

 

FONDS AFGHAN

« L’économie doit être stabilisée »

01.10.2024, Financement du développement

Alors que des milliards de réserves monétaires afghanes sont gérées à Genève, la population de l’Afghanistan souffre d'une situation économique extrêmement précaire dans le pays. Shah Mehrabi, co-directeur du Fonds afghan, exige désormais des versements ciblés.

Isolda Agazzi
Isolda Agazzi

Experte en politique commerciale et d'investissement, responsable média pour la Suisse romande

« L’économie doit être stabilisée »

La quantité de billets afghans dans le pays varie considérablement. Les vendeurs de billets sont omniprésents à Kaboul. © Keystone/EPA/Samiullah Popal

Trois ans après la prise de pouvoir des Talibans, l’Afghanistan est au bord du gouffre. Les droits des femmes sont largement bafoués : devenues pratiquement invisibles dans l’espace public – les salles de sport, hammams, salons de beauté et parcs leur sont interdits –, elles ne peuvent plus aller à l’école au-delà du niveau primaire et subissent de nombreuses ségrégations sur les lieux de travail. Les médias et l’opposition sont réprimés. La pauvreté touche désormais la moitié de la population et 90 % ne parvient plus à couvrir ses besoins alimentaires de base.

« L'économie se trouve dans une situation très précaire, principalement en raison des restrictions imposées au secteur bancaire, des perturbations des échanges et du commerce, de l'affaiblissement et de l'isolement des institutions publiques et de la quasi-absence d'investissements étrangers et de soutien des donateurs dans des secteurs tels que l'agriculture et l'industrie manufacturière », alertait l’ONU au début de l’année.

Pendant ce temps, des milliards de dollars gérés depuis Genève, par le Fonds afghan, restent inutilisés. L’« Afghan Fund » a été créé il y a deux ans pour gérer les avoirs de la Banque centrale d’Afghanistan (DAB), gelés lors de la prise du pouvoir par les Talibans en août 2021. A ce moment-là, la Federal Reserve Bank de New York détenait 7 milliards USD de la DAB, tandis que 2,1 milliards se trouvaient en Europe et dans d’autres pays. Pour éviter que l’argent déposé aux Etats-Unis ne soit réclamé par les victimes du 11 septembre, Joe Biden a proposé de mettre la moitié en sécurité à l’étranger. 3,5 milliards USD ont été placés sur un compte de la Banque des règlements internationaux, sise à Bâle, et une fondation a été créée à Genève pour les gérer : le Fonds afghan (voir global #87). Son but était de rendre l’argent à la DAB, à des conditions très strictes. Fin juin 2024, les actifs s’élevaient à 3,84 milliards USD, avec les intérêts.

Déflation néfaste

Mais, deux ans après, il n’a toujours pas rendu un centime. Comment cela se fait-il ? « Tout d’abord, il y a un manque de compréhension des règles : cet argent n’est pas destiné à des besoins humanitaires, mais à stabiliser le système financier », nous répond Shah Mehrabi, l’un des deux Afghans qui co-président le Fonds, joint par téléphone aux Etats-Unis. Professeur au Montgomery College du Maryland, il commence par rappeler quelques notions de macro-économie : les réserves de change sont des actifs détenus par les banques centrales en devises étrangères pour garantir la solvabilité d’un pays et influencer la politique monétaire. L'objectif est de les protéger contre une dévaluation rapide de la monnaie nationale. Ces réserves jouent un rôle crucial pour stabiliser les taux de change, renforcer la confiance des citoyens, fournir des liquidités au système bancaire et couvrir les coûts des importations.

« Or, la DAB a signalé que la masse monétaire, c'est-à-dire la quantité de monnaie en circulation, a diminué », ajoute-t-il. « Pourquoi ? L'un des facteurs est le gel de ses réserves. Lorsqu'il y a moins d'argent en circulation, les gens ne peuvent pas acheter, l'activité économique diminue et cela affecte les prix et les taux de change. C'est ce que l'on constate en Afghanistan : les entreprises ne trouvent pas d'argent à investir, ce qui entraîne une diminution de la demande de biens et services. Alors elles baissent les prix toujours plus pour inciter les gens à acheter. La conséquence est une déflation, aussi néfaste pour l’économie que l’inflation. »

Structure solide mise en place

« Nous avons accompli beaucoup de choses », poursuit-il. Quoi donc ? En ce qui concerne la gouvernance, il affirme qu’une structure solide a été mise en place : des statuts ont été adoptés et un conseil d’administration nommé pour rendre compte de la gestion des actifs de manière transparente. Il est composé de lui-même, de Anwar-ul-Haq Ahady, ancien directeur de la DAB et ancien ministre des Finances d’Afghanistan, de Jay Shambaugh, représentant du Trésor américain, et de Alexandra Baumann, ambassadrice de Suisse. Les décisions se prennent à l’unanimité, ce qui veut dire que, de fait, chaque membre a le droit de veto.

Les membres du conseil d’administration ont aussi élaboré une stratégie d'investissement proactive et engagé une société de conseil pour élaborer des mesures de conformité et d'audit. Ce pour lutter contre le blanchiment d’argent et éviter le financement du terrorisme. Ils ont engagé un secrétaire exécutif, mis en place une stratégie de communication et créé un comité consultatif international.

« Décaissements ciblés possibles »

« Les mesures que nous avons prises faisaient partie intégrante des exigences à respecter avant tout décaissement », continue Shah Mehrabi. « Ma position est que les conditions sont maintenant réunies pour effectuer des déboursements ciblés pour stabiliser le taux de change, imprimer des billets de banque et payer les importations. Mais à petites doses car injecter trop d’argent créerait de l’inflation. »

Il ajoute que, malgré des défis importants, l'Afghani [la monnaie nationale] est resté stable, en particulier par rapport au dollar américain, grâce aux politiques monétaires saines de la DAB. Ces politiques comprennent des ventes aux enchères de devises, des contrôles plus stricts sur la contrebande, une augmentation des exportations, des flux d'aide humanitaire et des envois de fonds des travailleurs émigrés. “Toutefois, cette stabilité a également entraîné une déflation due à la baisse des prix mondiaux et à l'appréciation de l'Afghani. Actuellement, le taux de déflation s'élève à -9,2 %, soit une légère amélioration par rapport au taux précédent de -9,7 %. Pour atténuer davantage la déflation, la Banque centrale pourrait être amenée à réduire les ventes aux enchères de dollars et à augmenter la circulation des billets de banque Afghanis”, conclut-il.

Talibans pas reconnus par la communauté internationale

Mais la situation politique est très complexe. La Suisse ouvrira un bureau humanitaire à Kaboul en automne, mais les contacts avec les représentants des talibans resteront purement techniques. Comme le régime actuel n’est pas reconnu par la communauté internationale, les voies juridiques et diplomatiques sont limitées, ce qui complique la capacité à agir. Pourtant la DAB n’est pas sous sanctions internationales. Quant aux Talibans, ils ne reconnaissent pas le Fonds afghan et veulent récupérer leur argent. Pourtant, selon l’économiste, quelque chose a au moins été fait avec les actifs gelés par les Etats-Unis – contrairement aux 2,1 milliards USD gelés par l’UE.

« On ne peut pas laisser le peuple afghan souffrir. Procéder activement à ces décaissements est dans l’intérêt de tout le monde. L’aide humanitaire ne résout pas le problème, il est important de proposer un développement à long terme. Il faut que les donateurs agissent », conclut celui dont le mandat au sein du Fonds afghan a été prolongé de deux ans en septembre, tout comme celui des autres membres du conseil d'administration.

 

 

La DDC retourne à Kaboul

Comme la plupart des pays, la Suisse n’est pas près de faire de la coopération au développement à long terme en Afghanistan. Mais elle retourne au moins dans le pays. « La DDC ouvrira un bureau humanitaire à Kaboul à l’automne 2024 », nous indique Alain Clivaz, son porte-parole. « Il prendra ses locaux dans l’ancien bureau de coopération, qui a été fermé en 2021. Le bureau humanitaire sera composé de quatre membres du Corps suisse d'aide humanitaire (CSA) sur place. L'équipe de la DDC est responsable de la mise en œuvre, de l'accompagnement et du suivi des projets financés par la DDC. »

Le porte-parole du DFAE précise que la situation sécuritaire en Afghanistan reste complexe et comporte des risques importants pour toutes les opérations dans le pays. Mais il assure que la DDC suit de près l'évolution de la situation et dispose d'un dispositif de sécurité largement soutenu pour son personnel, ce qui permet ce retour à Kaboul.

« Le bureau de la DDC établit des contacts au niveau technique avec les représentants des Talibans lorsqu’ils sont nécessaires à la mise en œuvre des projets », conclut-il.

Pour Alliance Sud, la présence sur place est importante, mais l’aide humanitaire ne peut à elle seule se substituer à une économie qui fonctionne. La Suisse doit veiller à ce que l’argent géré par l’Afghan Fund soit restitué à la DAB, avec toutes les précautions qui s’imposent. Ce afin que la population afghane ne soit pas punie plusieurs fois : d'une part par un régime répressif et des sanctions et d'autre part de la mise au ban de la communauté internationale.

 

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Communiqué

Stratégie CI : politique financière sur le dos des plus pauvres

11.10.2024, Financement du développement

La Commission des finances du Conseil national entend réduire d'un milliard de francs le budget de la coopération internationale (CI) pour 2025-2028. Conjuguée avec la redistribution déjà prévue des fonds à l’Ukraine, cette mesure aurait pour conséquence de retirer un quart des ressources annuelles des programmes et projets existants. La mise en œuvre de la stratégie serait ainsi empêchée avant même d'avoir commencé.

Laura Ebneter
Laura Ebneter

Experte en coopération internationale

+41 31 390 93 32 laura.ebneter@alliancesud.ch
Stratégie CI : politique financière sur le dos des plus pauvres

© Services du Parlament 3003 Berne

En septembre, le Conseil des États s'était encore prononcé très clairement contre des coupes dans la coopération internationale lors des débats sur la stratégie CI 2025-2028. Les partis bourgeois se sont dès lors écartés de cette ligne ; au sein de la Commission des finances du Conseil national, ils ont soutenu la proposition de réduction annuelle de 250 millions de francs. Et ce, même si les crédits d'engagement de la stratégie CI 2025-2028 doivent déjà absorber le financement au bénéfice de l'Ukraine, à hauteur de 1,5 milliard de francs. Pour Alliance Sud, le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement, la décision de la commission est un coup fatal porté aux plus pauvres. Dans son rapport, la commission d'experts Gaillard en arrive également à la conclusion que, « en ce qui concerne la coopération internationale, il a déjà fallu effectuer des réductions importantes dans l’aide au développement afin de compenser les fonds supplémentaires prévus par le Conseil fédéral au bénéfice de l’Ukraine. »

Dans les semaines à venir, le Parlement devra se pencher sur cette question cruciale : quel rôle la Suisse entend-elle jouer dans le monde ? Le prestige international, le poids dans les instances multilatérales et une place particulière dans la diplomatie ont un coût. Mais cet engagement vaut la peine pour la Suisse à long terme.

Pour de plus amples informations :

Laura Ebneter, experte en coopération internationale
tél. 031 390 93 32, laura.ebneter@alliancesud.ch

 

 

 

Commentaire

Coopération internationale : le Parlement souffle le chaud et le froid

23.09.2024, Financement du développement

Depuis la session d'été, les débats parlementaires sur la stratégie de coopération internationale (CI) et le message sur l'armée sont étroitement liés et donnent lieu à un imbroglio de chiffres. Que s'est-il passé exactement ? –  Explication d'Andreas Missbach

Coopération internationale : le Parlement souffle le chaud et le froid

Illustration de la répartition des places dans la salle du Conseil national. Session d'automne 2024.
© Keystone / Peter Schneider

Les dépenses par groupe de tâches comprennent les charges portées au compte de résultats qui ont une incidence sur le frein à l'endettement (dépenses courantes) et la totalité des dépenses d'investissement. Leur ventilation par groupe de tâches indique à quelles fins la Confédération utilise ses ressources financières. (Source : portail des données de la Confédération)

 

Situation intermédiaire au terme de la session d'automne

Le 11 septembre, lors du traitement de la stratégie CI 2025 - 2028, le Conseil des États a corrigé la décision qu'il avait prise lors du débat sur le message sur l'armée durant la session d'été. Une proposition qui aurait remis en jeu la coupe de 2 milliards a été très clairement rejetée par 31 voix contre 13. Issu du PLR, l'auteur de la proposition n'avait même pas le soutien unanime de ses propres rangs. Une coupe de 800 millions de francs a également été rejetée par 28 voix. Lors des débats, la décision antérieure a été qualifiée de précipitée. Le soupir de soulagement de la Monbijoustrasse, où se trouve le bureau d'Alliance Sud, a été clairement perceptible jusqu'au Palais fédéral !

Mais le soulagement a été de courte durée. Le 19 septembre, le Conseil national a pris la décision contraire. Il souhaite concrétiser les 4 milliards supplémentaires pour l'armée, qui ont obtenu une majorité dans les deux chambres, via des « mesures de compensation » — entendez des coupes — dans quatre domaines, dont la coopération internationale. Sans toutefois y apposer une étiquette de prix et sans dire combien chaque mesure doit rapporter. Deux jours plus tard seulement, le Conseil fédéral en a rajouté une couche. En contradiction avec sa propre stratégie CI, il souhaite ponctionner 274 millions au total dans la CI dans le cadre de l’allègement du budget de la Confédération en 2027 et 2028. La politique concrète se trouve ainsi entièrement subordonnée à la politique financière.

Aperçu du futur grand bazar

Que se passera-t-il ensuite ? Entre les sessions, plusieurs commissions se pencheront sur les dossiers en question. Il est peu probable que la proposition du Conseil national comprenant les quatre mesures de réduction pour le financement de l'armée survive jusqu'à la fin et de nouvelles propositions devraient être faites pour savoir où trouver millions et milliards. Lors de la session d'hiver, le message sur l'armée 2024 fera l'objet d'une élimination des divergences entre le Conseil national et le Conseil des États. La stratégie CI 2025-2028 passera pour la première fois au Conseil national et il y aura alors très probablement une élimination des divergences lors de la même session, l'une communiquant naturellement avec l'autre : le grand bazar ! Sans oublier la cerise budgétaire sur le gâteau !

Communiqué

Message sur l'armée : attaque frontale contre une politique de sécurité globale

19.09.2024, Financement du développement

Aujourd'hui, le Conseil national a décidé de financer la hausse du budget de l'armée de quatre milliards de francs en partie sur le budget de la coopération internationale (CI). Il s’agit d’une attaque frontale contre une politique de sécurité globale.

Message sur l'armée : attaque frontale contre une politique de sécurité globale

Une offensive sans vision à long terme : une majorité du Conseil national a révélé aujourd'hui une vision étroite et purement militaire des crises actuelles, mettant ainsi en danger des valeurs humanitaires fondamentales.
© Keystone / Anthony Anex

La semaine dernière encore, dans le cadre des débats sur la stratégie de CI 2025-2028, le Conseil des États s'était prononcé très clairement, par 31 voix contre 13, contre le financement de l'armée aux dépens de la CI. Aujourd'hui, le Conseil national a fait le choix inverse et entend détourner des fonds de la coopération internationale via une approche compensatoire pour financer les moyens supplémentaires alloués à l'armée.

Le Conseil national refuse ainsi de voir que la coopération internationale fait partie intégrante d'une politique de sécurité globale. « Le financement de l'armée au détriment de la coopération internationale ébranle la tradition humanitaire de la Suisse. Renforcer les pompiers en sacrifiant les mesures de protection contre les incendies relève également d'une politique de sécurité irréfléchie », note Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, le centre de compétences suisse pour la coopération internationale et la politique de développement.

Le rapport actuel sur la politique de sécurité est très clair : « La Suisse (...) participe au renforcement de la sécurité et de la stabilité internationales en proposant ses bons offices, en contribuant à la promotion de la paix, en s’investissant en faveur du droit international, de l’état de droit et des droits de l’homme, en luttant contre les causes de l’instabilité et des conflits au moyen de la coopération au développement et en soulageant la population civile grâce à l’aide humanitaire. »

À cela s'ajoute que les crédits d'engagement de la stratégie de CI 2025-2028 ont déjà dû absorber le financement de l'Ukraine à hauteur de 1,5 milliard de francs. Dans son rapport, la commission d'experts Gaillard conclut également que la CI a déjà dû mettre en œuvre des réductions significatives dans le reste de l'aide au développement afin de compenser les moyens supplémentaires prévus par le Conseil fédéral pour l'Ukraine. Toute réduction supplémentaire sur le dos des plus pauvres remet en question la coopération internationale éprouvée de la Suisse.

 

Pour plus d’informations :

Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud
tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch