OCDE critique les coupes dans la coopération au développement

16.06.2025, Coopération internationale

Le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE a publié aujourd'hui les résultats de l'examen par les pairs de la coopération suisse au développement. Si la Suisse est saluée pour sa volonté de s'engager dans des projets complexes et à long terme, elle est aussi invitée à revenir sur les coupes budgétaires opérées dans sa coopération au développement et à améliorer la cohérence de ses politiques. En outre, elle ne doit pas renouer avec l'aide liée, très critiquée sur la scène internationale.

Kristina Lanz
Kristina Lanz

Experte en coopération internationale

OCDE critique les coupes dans la coopération au développement

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) déplore dans son rapport final les coupes budgétaires opérées dans la coopération au développement et invite la Suisse à veiller à ce que son aide à l'Ukraine s'ajoute à son budget ordinaire consacré au développement, afin de ne pas compromettre son engagement apprécié et efficace à long terme dans les pays les plus pauvres. 

Un accent particulier est également placé sur le retour de l'aide liée. Cette pratique aujourd’hui décriée consiste à subordonner l'octroi d'une aide au développement à l'achat de biens et de services dans les pays donateurs. Non seulement elle nuit à l'économie locale des pays en développement, mais elle coûte aussi plus cher aux pays donateurs qu'une adjudication ouverte. Les pairs chargés de l’examen recommandent donc à la Suisse, notamment dans le cadre de son programme pour l'Ukraine, de ne pas ternir son bilan exemplaire en matière de suppression de l'aide liée et de maintenir ses efforts pour garantir un bon rapport qualité-prix de ses programmes. Il est à noter qu'avec les 500 millions de francs déjà réservés exclusivement à des entreprises suisses dans le cadre du programme pour l'Ukraine, la Suisse met en péril tant l'efficacité de sa coopération au développement que sa réputation de donateur fidèle à ses principes.

Pratique d'évaluation exemplaire

Les examinateurs.trices concluent que la coopération suisse au développement est exemplaire à bien des égards. Le CAD salue notamment la pratique d'évaluation de la Suisse et sa volonté de s'engager dans des projets à long terme et complexes. Il suggère toutefois des améliorations dans plusieurs domaines : il faudrait par exemple mettre davantage l’accent sur la réduction de la pauvreté et le principe de « ne laisser personne de côté » dans tous les projets, améliorer la coordination entre le SECO et la DDC ou encore rendre la communication plus stratégique.

Par ailleurs, le Comité d'aide au développement de l'OCDE rappelle une fois de plus à la Suisse qu'elle doit accorder davantage d’attention aux effets transfrontaliers négatifs d'autres domaines politiques sur le développement durable et analyser ces effets de façon systématique et intersectorielle, notamment dans les domaines du commerce des matières premières et de la lutte contre les flux financiers illicites. « Sans l'intégration cohérente de tous les domaines politiques, le développement durable restera une illusion, tant dans les pays du Sud global que chez nous », conclut Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud. C'est précisément cette cohérence politique qui sera mise à l'épreuve lors de la Conférence des Nations unies sur le financement du développement à Séville (du 30 juin au 3 juillet).

Informations complémentaires : 
Kristina Lanz, experte en coopération internationale, tél. +41 31 390 93 40, kristina.lanz@alliancesud.ch 
Andreas Missbach, directeur Alliance Sud, tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch

En détail : 
L'examen par les pairs (peer review) de la coopération suisse au développement, qui a lieu tous les quatre ans et a été réalisé l'an dernier par une délégation du Luxembourg, de Hongrie et de Croatie, repose sur des entretiens avec plus de 90 protagonistes de la coopération au développement en Suisse ainsi que sur des visites de projets helvétiques au Zimbabwe et en Afrique du Sud

 

 

Die Organisation für wirtschaftliche Zusammenarbeit und Entwicklung (OECD) kritisiert in ihrem Schlussbericht die Kürzungen beim Budget der Entwicklungszusammenarbeit und hält die Schweiz dazu an, sicherzustellen, dass ihre Unterstützung der Ukraine zusätzlich zum regulären Entwicklungsbudget geleistet wird, um so nicht ihr geschätztes und wirksames langfristiges Engagement in den ärmsten Ländern zu untergraben. 

Ein spezielles Augenmerk gilt auch der Rückkehr zur gebundenen Hilfe (tied aid) – eine mittlerweile verpönte Praxis, bei der Entwicklungsgelder an die Bedingung der Beschaffung von Gütern und Dienstleistungen aus den Geberländern geknüpft werden. Das schadet nicht nur der lokalen Wirtschaft in den Entwicklungsländern, sondern kommt die Geberstaaten auch teurer zu stehen als eine offene Vergabepraxis. Die Peer Reviewer empfehlen der Schweiz daher – auch und vor allem in ihrem Ukraine-Programm –, nicht von ihrem bisher vorbildlichen Leistungsausweis bei der Aufhebung der gebundenen Hilfe abzuweichen und an ihren Bestrebungen, ein gutes Preis-Leistungs-Verhältnis ihrer Programme zu gewährleisten, festzuhalten. Es wird angemerkt, dass die Schweiz mit den 500 Millionen CHF, die im Rahmen des Ukraine-Programms bereits ausschliesslich für Schweizer Unternehmen reserviert wurden, sowohl die Wirkung ihrer Entwicklungszusammen¬arbeit wie auch ihren guten Ruf als prinzipientreue Geberin aufs Spiel setze.

Evaluationspraxis hat Vorbildcharakter

Die Reviewer:innen kommen aber auch zum Schluss, dass die Schweizer Entwicklungszusam-menarbeit in vielerlei Hinsicht Vorbildcharakter aufweist. So würdigt der Ausschuss beispielsweise die Evaluationspraxis der Schweiz sowie ihre Bereitschaft, sich in langfristigen und komplexen Projekten zu engagieren. Gleichzeitig werden Verbesserungen in verschiedenen Bereichen angeregt: So sollen etwa die Armutsreduktion und das Prinzip “Leave no-one behind” in allen Projekten mehr im Fokus stehen, die Koordination zwischen dem Staatssekretariat für Wirtschaft (SECO) und der Direktion für Entwicklung und Zusammenarbeit (DEZA) verbessert oder die Kommunikation strategischer gestaltet werden. 

Der OECD-Entwicklungsausschuss erinnert die Schweiz einmal mehr daran, einen stärkeren Fokus auf die negativen grenzüberschreitenden Auswirkungen anderer Politikbereiche auf die nachhaltige Entwicklung zu legen und diese systematisch und departementsübergreifend zu analysieren, beispielsweise im Bereich des Rohstoffhandels oder bei der Bekämpfung illegaler Finanzflüsse. «Ohne den konsequenten Einbezug aller Politikbereiche bleibt die nachhaltige Entwicklung sowohl in den Ländern des Globalen Südens wie auch bei uns eine Illusion», sagt Andreas Missbach, Geschäftsleiter von Alliance Sud. Genau diese Politikkohärenz wird an der UNO-Konferenz für Entwicklungsfinanzierung in Sevilla (30. Juni-3. Juli) auf dem Prüfstand stehen.

Für weitere Informationen:
Andreas Missbach, Geschäftsleiter Alliance Sud, +41 31 390 93 30
Kristina Allianz. Expertin für internationale Zusammenarbeit, +41 31 390 93 40

Hintergrund:

Die sogenannte Peer Review der Schweizer Entwicklungszusammenarbeit, welche alle vier Jahre stattfindet und letztes Jahr von einer Delegation aus Luxemburg, Ungarn und Kroatien durchgeführt wurde, stützt sich auf Befragungen von über 90 in der EZA tätigen Akteur:innen in der Schweiz sowie auf Besuche von Schweizer Projekten in Simbabwe und Südafrika.