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Communiqué
COP27 : des progrès malgré tout
20.11.2022, Justice climatique
Les résultats de la conférence climatique COP27 sont contrastés. L’adoption d'un fonds pour les pertes et dommages (Loss & Damage) marque un pas historique en direction de la justice climatique. Mais il n'y a pas d'abandon des combustibles fossiles.
Nakeeyat Dramani Sam, 10 ans, du Ghana, demande aux nations industrialisées, lors de la COP27, de prendre en charge les dommages climatiques dans les pays pauvres.
© KEYSTONE/AP/NARIMAN EL-MOFTY
Dans l’optique du développement, les négociations sur le financement des pertes et dommages liés au climat ont été particulièrement importantes lors de cette conférence. Cette année, la pression sur les pays industrialisés a été plus forte que jamais suite aux inondations au Pakistan et à la sécheresse qui sévit en Afrique de l'Est. Personne ne peut plus nier les dommages causés par les catastrophes climatiques, ni l’impact de l'élévation du niveau des mers. C'est pourquoi les pays riches, dont la Suisse, ont dû céder à la pression des pays particulièrement touchés, des États insulaires et de la société civile, et accepter la mise en place d'un fonds Loss & Damage. « Le fonds pour les pertes et dommages est un succès probant pour la justice climatique. Il semblait impensable voilà quelques mois encore. La bonne coopération des pays du Sud et de la société civile l’a rendu possible. Mais le travail n'est pas terminé pour autant. Il s'agit désormais d'aménager ce fonds de manière efficace afin que les personnes concernées en profitent réellement. Il est crucial que le nouveau fonds soit rapidement doté de moyens suffisants », constate David Knecht, qui a observé les négociations deux semaines durant en Égypte pour l’Action de Carême.
Les progrès n’ont en revanche pas été suffisants en ce qui concerne la réduction cruciale des émissions. L'abandon rapide du charbon, du pétrole et du gaz n'a pas été inscrit dans la déclaration finale, malgré la pression de divers pays, dont la Suisse. « L’adoption d'un programme de travail pluriannuel pour la réduction des émissions ne constitue qu’un objectif minimal de cette conférence en vue du maintien de l'objectif d’une hausse limitée à 1,5 degré. Il importe désormais de financer également davantage les réductions d'émissions dans les pays en développement, faute de quoi les objectifs ne pourront pas être atteints. Dans ce domaine, les pays industrialisés n'ont pas encore tenu leurs promesses », note David Knecht.
Que plus de 600 lobbyistes des énergies fossiles aient assisté à la conférence a contribué à édulcorer la déclaration finale. « L'ONU doit absolument édicter des directives sur la gestion des conflits d'intérêts pour les conférences sur le climat. Les maigres déclarations en faveur de l'abandon des énergies fossiles sont particulièrement choquantes si l'on considère que celles-ci sont responsables de plus de 70% des émissions et si l'on compare les milliards de bénéfices réalisés cette année par les groupes pétroliers et gaziers avec le déficit de plusieurs milliards dans le financement du climat », a fustigé David Knecht.
Déception sur le thème de l’adaptation
Ce terme désigne l’adaptation au changement climatique, comme la gestion de la sécheresse croissante dans l'agriculture. « L'adaptation au changement climatique est un thème central pour la sécurité alimentaire. Vu la situation mondiale actuelle, il est regrettable que la COP27 n'ait pas donné lieu à beaucoup de discussions et, par conséquent, à des progrès. Les financements promis jusqu'à présent sont totalement insuffisants », déclare Christina Aebischer, qui a assisté à la COP27 sur place pour Helvetas. Selon elle, la déception est grande, pour les organisations et les pays africains surtout ; ils avaient attendu davantage de ce sommet climatique en terre africaine.
Le respect de l'accord conclu lors de la COP de l'année dernière à Glasgow, visant à doubler le financement de l'adaptation d'ici 2025 par rapport à 2019, est d’autant plus improbable. « La Suisse n'a pas non plus pris d'engagements supplémentaires, ce qui est incompréhensible pour nombre de pays pauvres. Malheureusement, cette réalité est essentiellement liée à l'échec de la votation sur la nouvelle loi sur le CO2. Il est urgent que notre pays renforce le financement de la protection du climat dans sa législation, afin que les moyens nécessaires puissent être mis à disposition pour l'adaptation ».
Point positif en revanche : il a été pour la première fois convenu de lancer enfin, l'an prochain, la discussion sur la manière dont les flux financiers internationaux peuvent être réorientés vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la promotion d'un développement résilient au changement climatique. La clarification du contenu et, a fortiori, la conclusion d'un accord sont bien sûr encore lointaines, mais la discussion nécessaire et urgente est engagée.
Autres citations de nos membres et membres associés :
« La COP27 a largement négligé les thèmes de l'agriculture et de l'alimentation. Pourtant, près d'un tiers des gaz nocifs pour le climat sont imputables au système alimentaire. C'est pourquoi, avec d'autres ONG, Biovision s'est engagée à Charm el-Cheik pour que le processus Koronivia intègre obligatoirement la transformation durable de nos systèmes alimentaires et que le thème de l'agroécologie pèse davantage dans les négociations climatiques. L'agriculture mondiale souffre des conséquences du réchauffement planétaire. Toujours plus de personnes ne mangent pas à leur faim. Les habitants du Sud sont particulièrement touchés. Nous n'avons plus de temps à perdre ! »
Tanja Carrillo, responsable du projet Policy & Advocacy chez Biovision (elle était sur place)
« À Charm el-Cheikh, la Suisse a assuré qu'elle prendrait une part équitable de l'objectif de 100 milliards pour le financement climatique. Il faut s'en féliciter, car les promesses faites jusqu'ici pour soutenir le Sud global sont loin d'être tenues. Il est particulièrement choquant que la Confédération utilise pour le financement climatique des fonds inscrits au budget de la coopération au développement. »
Angela Lindt, responsable du service politique de développement chez Caritas Suisse.
« Même si les pays du Sud global sont ceux qui ont le moins contribué au changement climatique, ils sont les plus touchés par la catastrophe climatique — cela vaut aussi pour les jeunes et les générations futures. Des règles contraignantes sont donc nécessaires à l'échelle planétaire afin de mettre sans tarder les responsables de la crise face à leurs responsabilités. »
Annette Mokler, politique de développement et coordination de programmes au Pérou et au Sahara occidental chez terre des hommes suisse
Pour de plus amples informations :
Action de Carême, David Knecht, responsable des questions énergétiques et de la justice climatique, tél. +41 76 436 59 86
Alliance Sud, Andreas Missbach, directeur, tél. +41 79 847 86 48
Helvetas, Christina Aebischer, spécialiste en climat, tél. +41 76 459 61 96
Biovision, Tanja Carrillo, responsable du projet Policy & Advocacy
Caritas Suisse, Angela Lindt, responsable du service politique de développement, tél. +41 419 23 95
Terre des hommes suisse, Annette Mokler, annette.mokler@terredeshommes.ch
Notice d’information d’Alliance Sud sur la contribution suisse au financement international dans le domaine du climat.
Pendant ce temps à Berne : une décision scandaleuse au Conseil des États
La conférence sur le climat s'est déroulée dans le contexte d’un manque de ressources financières d’au moins 17 milliards par rapport à l'objectif global de 100 milliards de dollars. La nécessité de moyens financiers accrus de la part du Nord en était le thème central. Cette situation n'a cependant pas empêché la Commission de l'environnement du Conseil des États (CEATE-E) de supprimer à nouveau une modeste hausse du « crédit-cadre pour l’environnement mondial 2023-2026 » pendant la conférence. Et ce, même si le président de la Confédération Ignazio Cassis, dans son discours d’ouverture, avait déjà annoncé ces fonds supplémentaires pour le Fonds pour l'environnement mondial (FEM ; Global Environment Facility, GEF). Le FEM sert à soutenir les pays en développement et les pays émergents dans la lutte contre la crise climatique et dans l'adaptation au changement climatique. Ces quatre dernières années, il a ainsi permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 1,440 milliard de tonnes d'équivalents CO2, soit 33 fois les émissions annuelles de CO2 de la Suisse.
Le Conseil dans son ensemble doit corriger le tir
La CEATE-E a donc annoncé le 11 novembre qu'une majorité de la commission proposait au Conseil des États de rogner le montant de 50 millions de francs. L'argument avancé est la « situation financière tendue » de la Suisse — une insulte aux pays du Sud, bien moins bien lotis financièrement et qui, de surcroît, ne sont pas eux-mêmes à l'origine du changement climatique. « Si la situation financière de la Suisse prospère est considérée comme tendue, comment peut-on attendre des pays les plus pauvres qu'ils surmontent la crise climatique sans aide supplémentaire ? La CEATE-E aurait dû reconnaître l'urgence de la situation et accroître plutôt la contribution », s’indigne Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud, le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement. Alliance Sud demande au Conseil des États de rejeter la proposition de réduction de sa commission lors de la session d'hiver et de tenir les promesses faites par la Suisse lors de la conférence sur le climat.
Medienmitteilung
Politique à court terme – promesses en l’air
12.11.2015, Financement du développement
La Commission des finances du Conseil des Etats approuve des coupes dans le budget de l'aide au développement. Alliance Sud critique les réductions prévues, inacceptables face aux défis globaux actuels.
© Kurt Michel/pixelio.de
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Communiqué
Climat : Temps d'assumer les responsabilités
05.09.2019, Justice climatique
La Suisse a pris des engagements internationaux dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat ; de tels engagements existent également dans le domaine de la coopération au développement. Dans une prise de position, Alliance Sud expose les interrelations et appelle la Suisse à assumer sa responsabilité financière.
Dhaka, capitale du Bangladesh, qui se situe à deux mètres au-dessus du niveau de la mer, lors de la mousson le 26 juillet 2017.
© Abir Abdullah / EPA / Keystone
Sous le titre « Justice climatique et financement international du climat dans une perspective de développement », Jürg Staudenmann, expert climat d'Alliance Sud, analyse l'objectif et l'importance du financement international du climat, que la Suisse a accepté dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. La Suisse s'est engagée, conformément à sa responsabilité climatique et à sa puissance économique, à apporter une contribution annuelle appropriée aux 100 milliards de dollars par an que les pays industrialisés doivent mettre à disposition des pays en développement pour l'atténuation (réduction des gaz à effet de serre) et l'adaptation (protection contre les effets du changement climatique toujours plus marqué).
Dans sa prise de position, Alliance Sud montre que la juste contribution de la Suisse s'élève à 1 milliard de dollars US par an. La prise de position présente des solutions quant à la manière dont ces fonds peuvent être mobilisés selon le principe du pollueur-payeur et invite le Conseil fédéral et le Parlement à prendre d'urgence les mesures nécessaires. Dans son projet 2021-2024 sur la coopération internationale, le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), a récemment proposé que les contributions au financement international du climat – qui, il faut le souligner, sont déjà trop basses – soient financées principalement par le budget de la coopération au développement. « Il est cynique de la part de la Suisse de vouloir vendre deux fois le même franc aux pays en développement, une première fois en tant qu'aide publique au développement et une seconde fois en tant que financement du climat », déclare Jürg Staudenmann. Même les projets de développement sensibles au climat ne sont pas des projets climatiques en soi. Et inversement, les projets d'atténuation ou d'adaptation ne réduisent pas automatiquement la pauvreté.
Alliance Sud demande donc que le financement international du climat soit fait par des ressources supplémentaires prélevées selon le principe du pollueur - payeur. Concrètement, une taxe sur les billets d'avion ou l'extension de la taxe sur le CO₂ aux carburants devrait générer des revenus qui pourraient également être utilisés pour le financement international du climat.
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Communiqué
Les ONG jouent un rôle crucial, aussi en Suisse
03.03.2021, Coopération internationale
La Direction du développement et de la coopération (DDC) a annoncé hier ses contributions de programme 2021-2022 et a souligné le rôle important des organisations non gouvernementales (ONG) dans la coopération internationale de la Suisse. Bien que la Confédération considère que l'information et la sensibilisation de la société sont essentielles, elle n'a plus l'intention de les soutenir.
© PD
« Il est très positif que la DDC réaffirme l'importance du partenariat avec les ONG et apprécie leur engagement, leur expertise et leur ancrage dans la population », commente Mark Herkenrath, directeur d'Alliance Sud. Les ONG contribuent de manière significative à la réussite de la mise en œuvre de la coopération internationale de la Confédération et sont à juste titre soutenues par la Confédération pour cela. Elles complètent le travail de la DDC d'un point de vue thématique et géographique.
Alors que le travail politique avec des contributions de programme a toujours été interdit, suite à l'Initiative pour des multinationales responsables l'utilisation de ces contributions pour le travail d'information et d'éducation en Suisse est désormais également interdite: « C'est incompréhensible, car outre le Comité d'aide au développement de l'OCDE, de nombreuses personnalités et organismes avertissent depuis des années que la compréhension qu'a le public suisse des interrelations internationales et des défis mondiaux en matière de développement est encore insuffisante », déclare Mark Herkenrath. Le fait que ce travail de sensibilisation soit aujourd'hui, pour ainsi dire, privatisé, est en contradiction avec les recommandations internationales et les Objectifs de développement durable (Agenda 2030).
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Communiqué
Exonérations fiscales, compétence cantonale
09.06.2021, Coopération internationale
Le Conseil des Etats a adopté de justesse une motion de Ruedi Noser (PLR) qui veut revoir les conditions d’exonération fiscale des organisations d’utilité publique qui s’engagent aussi politiquement. Visiblement, une faible majorité des représentants cantonaux ne fait pas confiance à leurs cantons.
© Parlamentsdienste 3003 Bern
« Les ONG n’ont rien à craindre, car elles utilisent principalement des moyens politiques pour faire avancer les causes d’utilité publique, comme la protection du climat et de l’environnement ou des droits humains » déclare Kristina Lanz, responsable de politique de développement chez Alliance Sud. Pourtant c’est précisément ce qui semble contrarier certains Conseillers aux Etats - que les ONG soient davantage entendues dans le débat démocratique, mettant ainsi en péril le pouvoir du lobby économique. « La motion Noser est une tentative de faire taire les ONG », renchérit Kristina Lanz. « Espérons que le Conseil national reconnaîtra la nécessité des voix d’intérêt public dans le débat démocratique et ne se ralliera pas à l’acte de vengeance de Ruedi Noser. »
Comme le fait remarquer le Conseil fédéral dans sa réponse éclairée à la motion, les administrations fiscales cantonales « sont responsables de l'octroi, de l'examen et de la révocation éventuelle des exonérations fiscales. » Il affirme également que les organisations exonérées d’impôt se trouvent aussi à l’interface des questions politiques (par exemple, les organisations environnementales, de défense des personnes handicapées et des droits humains) et que « le fait de soutenir des initiatives ou des référendums sur le plan matériel ou idéologique ne s'oppose pas à une exonération fiscale ». Le critère principal de l’exonération est que l’activité politique ne soit pas l’objet principal des organisations concernées. Si des moyens politiques sont utilisés pour atteindre un but d’utilité publique, cela n’est pas un obstacle pour l’exonération fiscale.
Pour plus d’informations :
Kristina Lanz, responsable de politique de développement, Alliance Sud, +41 31 390 93 40
Marco Fähndrich, responsable communication, Alliance Sud, +41 79 374 59 73
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Communiqué
Bye bye «Doing Business Report»: historischer Sieg
16.09.2021, Coopération internationale
Depuis longtemps, diverses organisations de la société civile, dont Alliance Sud, demandent l’arrêt de la publication du rapport controversé « Doing Business » de la Banque mondiale. Après la révélation, en 2020, d’une manipulation des données de la Chine, des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Azerbaïdjan dans les rapports 2018 et 2020, la Banque mondiale a suspendu le rapport en question et annoncé une étude externe.
L’étude externe, qui a été publiée aujourd'hui et se lit comme un thriller diplomatique, révèle comment le management de la Banque mondiale s'est laissé mettre sous pression par la Chine et comment il a ordonné de manipuler des données pour présenter ce pays sous un meilleur jour. La personne responsable du « Doing Business Report » de l'époque est accusée de « terrorisme psychologique » - une culture toxique de la peur aurait régné dans l'équipe. Peu après la publication du rapport, la Banque mondiale a annoncé aujourd'hui, dans un communiqué de presse, qu'elle y mettait un terme avec effet immédiat.
« Ces développements peuvent être considérés comme l’aboutissement réussi d’une longue campagne de la société civile qui, depuis des années, a demandé l’arrêt du rapport, et plus récemment dans le contexte de la manipulation des données », dixit Kristina Lanz, responsable de la politique de développement à Alliance Sud. « Au lieu d'un rapport qui encourage les pays à rivaliser en matière de déréglementation, la Banque mondiale devrait saisir l’occasion d’élaborer un nouveau document mettant davantage en exergue la durabilité sociale et écologique. »
Complément d’information :
Kristina Lanz, responsable de la politique de développement, Alliance Sud, tél. +41 76 295 47 46
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Communiqué
Andreas Missbach sera le nouveau directeur d’Alliance Sud
29.09.2021, Coopération internationale
Le Comité directeur d'Alliance Sud a nommé Andreas Missbach nouveau directeur. Il succède à Mark Herkenrath, lequel a quitté Alliance Sud à la fin du mois de juillet. Andreas Missbach entrera en fonction le 1er janvier 2022.
Andreas Missbach
« Nous sommes heureux d'avoir pu trouver une personnalité d’envergure pour cette tâche exigeante », déclare Bernd Nilles, président d'Alliance Sud et directeur de l’Action de Carême. « Andreas Missbach est la personne idéale. Sa riche expérience, son vaste réseau et son habitude de penser en termes de stratégie permettront à Alliance Sud de renforcer son engagement en faveur de relations Nord-Sud justes et d’une Suisse solidaire. En la personne d’Andreas Missbach, les milieux politiques et l'administration trouveront un interlocuteur compétent », ajoute Bernd Nilles.
Né en 1966, Andreas Missbach est historien. Il a rédigé une thèse de doctorat sur la politique climatique des Nations Unies et, de 2001 à 2021, a travaillé dans divers domaines à la Déclaration de Berne (DB), devenue Public Eye. Il y est devenu membre de la direction et responsable du département thématique Matières premières, Commerce et Finances.
« Je me réjouis beaucoup de travailler pour la justice mondiale avec Alliance Sud et de mieux faire entendre la voix du Sud et des organisations de développement dans la politique suisse », confie Andreas Missbach. « C'est plus nécessaire que jamais : les groupes de population les plus pauvres sont les plus touchés tant par la crise climatique que par celle du coronavirus. »
Alliance Sud est le groupe de réflexion et d’action commun de Swissaid, Action de Carême, Pain pour le prochain, Helvetas, Caritas et EPER, tous actifs dans la coopération au développement. Elle est soutenue par les organisations partenaires Solidar Suisse, Terre des hommes Suisse/Schweiz et la Croix-Rouge suisse. Depuis 50 ans, Alliance Sud lutte pour un monde plus juste et une Suisse solidaire.
Complément d’information :
Bernd Nilles, président d’Alliance Sud et directeur d’Action de Carême
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Communiqué
De nouveaux membres renforcent Alliance Sud
24.01.2022, Coopération internationale
Avec de nouveaux membres, un nouveau directeur et une nouvelle présidence, une nouvelle ère s'ouvre dans l'histoire cinquantenaire d'Alliance Sud. Face aux inégalités croissantes et à une société civile de plus en plus sous pression dans le monde, une voix forte en matière de politique de développement est plus importante que jamais en Suisse.
« Nous sommes très heureux que Solidar Suisse et Terre des hommes, deux nouveaux membres, soutiennent avec force notre travail commun en matière de politique de développement », déclare Markus Allemann, président d'Alliance Sud et directeur de Swissaid. « Nous intensifions ainsi la coordination entre les principales organisations de politique de développement et renforçons la voix du Sud global dans la politique suisse. »
Avec la fusion de l'Eper et de Pain pour le prochain, réalisée au début de l'année, Swissaid, Action de Carême, Helvetas, Caritas, Eper, Solidar Suisse et Terre des hommes sont désormais les organisations membres d'Alliance Sud. La Croix-Rouge suisse est en outre un membre associé de l'association, dont le siège est à Berne.
Le nouveau directeur, Andreas Missbach, posera lui aussi de nouveaux jalons et mettra sa longue expérience au service du développement de l'organisation : « Alliance Sud est bien plus qu'une organisation de lobbying ou un groupe d'intérêt : nous sommes un centre de compétences pour les questions de coopération internationale et nous engageons pour que la Suisse devienne responsable vis-à-vis du monde. Sans une économie qui respecte les écosystèmes et ménage le système climatique, il n'y a pas de monde dans lequel nous pouvons vivre ; sans justice globale, il n'y a pas de monde dans lequel nous voulons vivre. »
Alliance Sud représente ses organisations membres au Parlement et auprès de l'administration fédérale. Les journalistes trouvent chez Alliance Sud des spécialistes compétents qui peuvent donner des renseignements fouillés et différenciés sur des thèmes tels que le développement durable, la politique fiscale et financière internationale, la politique commerciale et climatique ainsi que la responsabilité des entreprises. Avec son magazine « global », Alliance Sud fournit des informations de fond et des analyses sur la politique étrangère et de développement de la Suisse.
Pour plus d’informations :
Markus Allemann, président d’Alliance Sud et directeur de Swissaid, tél. +41 79 833 15 69
Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud, tél. +41 31 390 93 30
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Communiqué
Économie extérieure: plusieurs occasions ratées
26.01.2022, Coopération internationale
Le Conseil fédéral a publié aujourd'hui son rapport sur la politique économique extérieure 2021. Les conséquences dramatiques de la pandémie de Covid-19 sur les pays en développement et émergents y occupent une place importante. Mais il reste muet sur les occasions ratées de soutenir les populations les plus pauvres grâce à des financements innovants et à l'assouplissement des règles en matière de brevets. La Suisse doit enfin en faire plus.
© «Parlamentsdienste 3003 Bern»
Le rapport mentionne l'importance centrale des fonds publics dans la coopération internationale (CI). Bien que ceux-ci aient globalement augmenté de 3,5 %, cela ne suffit de loin pas à compenser ne serait-ce que le recul des envois de fonds des migrants vers leur pays d'origine à cause de la pandémie. Avec 0,48% du revenu national brut, la CI suisse est loin de l'objectif de 0,7 % convenu au niveau international.
Le Conseil fédéral passe complètement sous silence une possibilité simple d'aider financièrement les pays en développement et émergents : En août 2021, le Fonds monétaire international (FMI) a attribué à ses membres des droits de tirage spéciaux (DTS) nouvellement créés pour un montant total de 650 milliards de dollars américains. Ceux-ci permettent d'acheter d'autres monnaies dans certaines limites, mais les pays les plus pauvres n'en ont reçu qu'une infime partie. « La Suisse n'a jamais besoin de réserves supplémentaires, elle devrait donc mettre les 5,5 milliards de dollars reçus à la disposition des pays les plus pauvres », réclame Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud.
Plus de transparence sur les créances
La Suisse abrite la septième plus grande place financière au monde et elle est la principale plaque tournante du commerce mondial des matières premières. Les banques suisses et les négociants en matières premières sont des créanciers privés essentiels des pays en développement. Le Conseil fédéral constate à juste titre que la crise de la dette dans le Sud s'aggrave en raison du coronavirus et du revirement attendu des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
Pourtant l'année dernière, il ne s'est pas efforcé d'inciter les banques suisses et les négociants en matières premières à plus de transparence dans leurs relations de crédit avec les pays du Sud. Une grave omission, selon Missbach : « Sans la participation des créanciers privés, la crise de la dette dans le Sud ne pourra pas être désamorcée. La transparence est à cet égard une condition préalable pour trouver des solutions. La Suisse doit impérativement rattraper son retard dans ce domaine. »
Assouplir la protection des brevets
Le Conseil fédéral écrit à juste titre qu'une avancée rapide des campagnes de vaccination dans les pays en développement et émergents est cruciale pour la santé globale et la reprise économique mondiale ; mais dans les faits, il torpille des efforts importants pour faciliter l'accès aux vaccins aussi dans les pays du Sud.
A l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la Suisse est l'un des rares pays à s'opposer à la levée temporaire de la protection de la propriété intellectuelle sur les vaccins, les tests et les traitements anti covid. « La Suisse doit enfin cesser de bloquer ces négociations, d'autant plus qu'elle présidera à partir de juillet le Conseil général, un organe qui a le pouvoir de prendre des décisions, sans attendre une hypothétique conférence ministérielle qui pourrait être reportée sine die en raison de la pandémie », déclare Missbach.
Renforcer les droits humains et le financement du climat
Le contre-projet indirect édenté à l'initiative pour des multinationales responsables est également une occasion ratée de garantir le plein respect des droits humains et de la protection de l'environnement par les entreprises suisses. Il est grand temps d'adopter une législation qui améliore la résilience des chaînes de valeur mondiales, notamment en renforçant les droits des travailleurs ainsi que la protection de l'environnement. « Le Conseil fédéral doit élaborer au plus vite un projet de loi harmonisé avec les normes internationales et les lois déjà adoptées par plusieurs pays de l'UE », déclare Missbach.
En ce qui concerne la contribution à la lutte contre la crise climatique, Alliance Sud salue l'augmentation de la contribution annuelle pour la CI, mais compte tenu de son importance économique, la Suisse doit contribuer au moins à hauteur de 1 % – soit 1 milliard de francs par an – au financement international de la lutte contre le changement climatique, sans pour autant grever la coopération au développement existante.
Pour plus d’informations :
Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud, Tél. +41 31 390 93 30
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12 points dans la guerre pour la paix
09.05.2022, Coopération internationale
Ce n'est pas la sécurité territoriale de la Suisse qui est menacée, mais la sécurité humaine dans le monde entier. Et celle-ci exige une politique de paix globale plutôt qu'un débat absurde sur le réarmement.
© KEYSTONE/Michael Buholzer
Le Conseil national traite aujourd'hui une motion de sa Commission de la politique de sécurité visant à augmenter les dépenses militaires. Pour Alliance Sud, il s'agit de la mauvaise réponse à la mauvaise question : ce n'est pas la sécurité territoriale de la Suisse qui est menacée, mais la sécurité humaine dans le monde entier. Et celle-ci exige une politique de paix globale plutôt qu'un débat absurde sur le réarmement.
Peu après l'invasion russe de l'Ukraine, les politiciens bourgeois avaient déjà réclamé deux milliards de francs supplémentaires par an pour l'armée. C'est beaucoup d'argent, surtout si on le compare aux 53 millions supplémentaires mis à disposition à ce jour par la Confédération pour l'aide humanitaire de la Suisse en Ukraine. Et de l'argent mal investi si l'on considère l'inutilité de l'armée suisse face aux conséquences globales de la guerre.
La position ci-jointe d'Alliance Sud - le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement - esquisse les 12 points les plus importants pour une politique de paix globale de la Suisse : une coopération internationale efficace, un système économique équitable et une démocratie forte sont des conditions indispensables pour la sécurité humaine dans le monde entier.
Prévention des crises plutôt que course aux armements
Dans le cadre des débats parlementaires en cours et à la veille de la conférence sur l'Ukraine prévue à Lugano, Alliance Sud appelle les politiciens suisses à faire preuve de plus de clairvoyance et de cohérence que par le passé dans leur approche des crises mondiales et à rejeter les réponses simples, mais inutiles, aux nouveaux risques sécuritaires. "La coopération internationale est la meilleure prévention des crises et la sécurité de la Suisse ne dépend pas de plus d'armes, mais de notre solidarité et de notre compatibilité avec le monde", déclare Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud.
Pour plus d’informations:
Andreas Missbach, directeur d’Alliance Sud, tél. +41 31 390 93 30, andreas.missbach@alliancesud.ch
Isolda Agazzi, responsable de politique de développement, Alliance Sud, tél +41 79 434 45 60, isolda.agazzi@alliancesud.ch
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